Statistiques
November 9, 2021 2022-04-06 13:24Statistiques
Selon l’étude intitulée “Programme national d’évaluation des acquis” (PNEA) menée par le “Conseil supérieur de l’enseignement, de la formation et de la recherche scientifique” (CSEFRS) en 2019 sur des élèves de la 6e année primaire et 3e année secondaire collégial: 7% des écoliers et 15% des collégiens déclarent fumer ou se droguer au sein même de l’établissement scolaire.
Le fait de le reconnaître témoigne d’ une insouciance de la part de ces élèves quant aux méfaits de ces substances malgré tous les efforts de sensibilisation menés par le corps enseignant.
Le besoin de s’affirmer plus ressenti chez les adolescents, pour qui le fait de fumer les cigarettes fait partie du processus de la construction identitaire, souligne l’importance de la dimension psychologique de l’acte de fumer qu’il ne faut pas perdre de vue lors de l’élaboration des programmes de lutte contre le tabagisme chez les jeunes, préconise l’étude.
Cette même étude indique que l’exposition des élèves au tabac, à l’alcool et aux drogues au sein des écoles et collèges participe à une dégradation nette de leurs acquis scolaires avec un retentissement avoisinant les 100% et ce dans toutes les matières.
L’autre donnée frappante dévoilée dans l’étude, est que dans le périmètre des établissements scolaires, des écoliers fument et se droguent, 6% et 7% des écoliers contre 19% et 15% chez les collégiens.
Il est évident qu’avec une telle situation, les établissements scolaires ne peuvent éviter ces pratiques dans l’environnement de l’école sans l’appui réel d’autres acteurs aux niveaux local et régional.
En conclusion, l’étude recommande la coopération entre les collectivités territoriales, les autorités et la société civile pour protéger le milieu scolaire des réseaux et bandes organisés qui contrôlent des zones de distribution et consommation des drogues.
Les enquêtes MedSPAD sont des enquêtes épidémiologiques transversales réalisées auprès d’élèves marocains âgés de 15 à 17 ans, à l’échelon national en 2009, 2013 et 2017. Elles ont pour objectifs :
- évaluer la prévalence de la consommation de drogues chez les jeunes lycéens.
- déterminer les âges de début de l’usage.
- avoir une idée sur les opinions et les comportements de cette population.
- dégager certains facteurs qui peuvent être prédicteurs de l’usage de drogues.
- élaborer des recommandations pour appuyer une politique de développement de la santé mentale en milieu scolaire.
Résultats
Les principaux résultats de l’enquête menée en 2017 :
Le Tabac
plus d’1 élève sur 10 interrogés (16%), ont déclaré avoir fumé au moins une cigarette durant la vie. La prévalence durant les 12 derniers mois est de 9%; avec un usage plus important chez les garçons.
Le tabac reste par ailleurs le produit psychoactif dont l’expérimentation est la plus
précoce (14,3 ± 1,7 ans) chez les élèves de 15-17 ans.
D’autres formes d’usage de tabac ont été également rapportées avec notamment l’usage de la chicha (15%), du tabac sniffé: la nafha (10,6%) et sucé: la kala ( 8,9%).
L’alcool
L’expérimentation d’alcool durant la vie est déclarée par 6,0% des jeunes de 15-17 ans.
Les garçons s’avèrent plus souvent consommateurs que les filles, et ce, quel que soit le niveau d’usage déclaré.
L’analyse des variables a retrouvé des relations statistiquement très significatives
entre l’usage d’alcool et la méconnaissance de son interdiction, la facilité de sa procuration et l’absence de perception de son grand danger.
Le cannabis
Près d’un élève sur dix interrogés, 9,0% disent avoir consommé au moins une fois du cannabis au cours de leur vie et 6,0% en ont consommé au cours des douze derniers mois.
Chez les 15-17 ans, 3,0% d’entre eux ont consommé du cannabis durant les 30 derniers jours. Cette population de jeunes consommateurs paraît déjà être impliquée par un usage régulier ou pathologique.
L’écart entre les sexes est important et augmente avec l’élévation des fréquences.
En moyenne, l’expérimentation a lieu vers la fin de la quinzième année (15,8 ans ± 2,2).
Les médicaments psychotropes
Sur l’ensemble des élèves interrogés, 5% ont déclaré consommer des psychotropes sans avis ni prescription médicale au cours de leur vie. La consommation au cours des douze derniers mois concerne 3,0% de l’ensemble des jeunes interrogés.
La cocaïne et le crack
Concernant la cocaïne et le crack, les prévalences durant la vie chez l’ensemble des jeunes interrogés étaient 2%.
L’héroïne
Concernant l’héroïne, les prévalences durant la vie chez l’ensemble des jeunes interrogés étaient de 0.90% . La consommation au cours des douze derniers mois concerne 0.75% de l’ensemble des jeunes interrogés.
Les produits inhalés (colle et autres)
La prévalence durant la vie de l’usage de produits inhalés chez les jeunes âgés de 15-17 ans est de 0.18% .
Les autres drogues (ecstasy …)
De l’ensemble des élèves interrogés 4% ont déclaré avoir pris d’autres drogues.
- L’usage de plusieurs drogues
- 11% ont consommé une seule substance psychoactive,
- 5,5% ont expérimenté deux substances
- 3,7% ont consommé trois substances.
- 2,5% ont consommé quatre substances,
- 2,5% ont consommé 5 substances.
Conclusion
- 29,3% des élèves ont déclaré avoir consommé au moins une substance psychoactive durant leur vie.
- Le premier âge d’initiation est de plus en plus précoce.
- La prévalence de l’usage d’au moins une drogue durant la vie était d’autant plus élevée que le niveau de bien-être mental et social était plus faible aussi bien chez les filles que chez les garçons.
- Les facteurs prédictifs de la consommation des drogues qui ressortent de cette étude:
- l’absentéisme de l’établissement scolaire,
- une note inférieure à la moyenne lors du dernier trimestre,
- des nuits passées en dehors du domicile,
- un membre de la famille ou ami consommateur de ces substances,
- une méconnaissance de l’interdiction de l’usage de drogues,
- une facilité de la procuration de substances,
- une absence de perception du grand danger lié à l’usage des psychotropes.
- Cette troisième enquête nationale a retrouvé des chiffres de prévalence en faveur d’un usage toujours en phase d’expérimentation.
- Les drogues en vente libre ou les plus faciles à se procurer sont les plus consommées (tabac, alcool, cannabis et psychotropes).
- La perception de l’accessibilité à l’alcool et à la drogue, du lieu d’acquisition et des fournisseurs de drogues par les enquêtés était significativement différente selon le genre.
- La majorité des élèves ont déclaré qu’il est facile de se procurer de la drogue et
- Presque un élève sur quatre de la tranche 15-17 ans n’est pas bien informé sur l’interdiction de la consommation des drogues au Maroc.
- Le non-respect de la législation d’interdiction de tabac aux mineurs ainsi que sa facilité d’octroi peut facilement faire diffuser le tabac, l’alcool et les autres drogues auprès des jeunes.